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- - - Pierre Colman A la recherche d'un autoportrait de Jan van Eyck Bulletin de la Classe des Arts, Académie royale de Belgique, 6e série, t. 23, 2012, p.81 - 96
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Reporticle : 97 Version : 1 Rédaction : 01/01/2012 Publication : 27/06/2014
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NuméroNote
1O. CALABRESE, L’art de l’autoportrait. Histoire et théorie d’un genre pictural, traduit de l’italien par O. Ménégaux et R. Morgenthaler, Citadelles et Mazenod, 2006 (cité ci-après CALABRESE). Auteur d’une Breve storia della semiotica, CALABRESE voit les choses de haut, en spécialiste des « sciences de la communication », et non pas en historien de l’art. Il ne creuse aucunement les problèmes abordés ici (p. 55, 161 et 164 et fig. 38, 46 et 153). Ceci dit, l’ouvrage, superbement illustré, est un précieux outil de travail. Der Mann mit dem roten Turban occupe une place d’honneur dans un autre bel ouvrage, Künstler als Kunstwerke. Selbstporträts vom Mittelalter bis zur Gegenwart, éd. U. Pfisterer et V. von Rosen, Stuttgart 2005 (p. 34-35). L’auteur de la notice, Karin Gludowatz, s’échine naturellement à faire admettre que NG 222 est un autoportrait, mais elle est bien en peine d’avancer un argument décisif. Voir aussi G. SCHWEIKHART, Das Selbstbildnis im 15. Jahrhundert, dans Italienische Frührenaissance und nordeuropäisches Spätmittelalter, éd. J. Poeschke, Munich, 1993. C’est sur l’art italien que se centre J. WOODS-MARSDEN, Renaissance Self-portraiture : The Visual Construction of Identity and the Social Status of the Artist, New Haven et Londres, 1998. Dans L. CAMPBELL, Renaissance Portraits, New Haven et Londres, 1990 (cité ci-après CAMPBELL 1990), le grain à moudre abonde, mais pas tellement au sujet des autoportraits ; voir p. 12, fig. 21, 22 et 169. Grâces soient rendues, une fois encore, à Volker Herzner pour sa sympathie agissante, entre autres en matière de bibliographie.
2J. MÜLLER-HOFSTEDE, Der Künstler im Humilitas gestus. Altniederländische Selbstporträts und ihre Signifikanz in Bildkontext. Jan van Eyck - Dieric Bouts - Hans Memling - Joos van Cleve, dans Autobiographie und Selbstportrait in der Renaissance, éd G. Schweikhart, Cologne, 1998, p. 39. – J. MÜLLER-HOFSTEDE, Florentiner Maler des Trecento und Quattrocento im Zeichen von Heilserwartung und Künstlerruhm. Zur Entstehung des Selbstporträts im Kontext der sakralen Historie, dans Florenz in der Frührenaissance. Kunst - Literatur - Epistolographie in der Sphäre des Humanismus. Gedenkschrift für Paul Oskar Kristeller (1905-1999), éd. J. Müller-Hofstede, Rheinbach 2002, p. 35-108.
3Dans la fresque du Pérugin à Pérouse (1500) et dans celle de Pinturicchio à Spello (1501-1502 environ), le portrait du peintre n’est pas intégré à la scène religieuse : CALABRESE, p. 70 et 77; fig.61, 62, 66, 67 et 68.
4CALABRESE, p. 62 et fig. 57 et 58.
5CALABRESE, p. 62 et fig. 54.
6CALABRESE, p. 61, 62 et 68 ; fig. 49-53, 55, 59 et 60. Il ne freine guère l’auteur dans son élan.
7CALABRESE, p. 92 et fig. 81 et 82.
8N. VERONEE-VERAEGHE, Le portrait, dans Les Primitifs flamands et leur temps, B. de Patoul et R. Van Schoute dir., Bruxelles, 1998, p. 228.
9J. PURAYE, Dominique Lampson, Les Effigies des peintres célèbres des Pays-Bas, Bruges, 1951, p. 23-26. La planche est de celles qui ont lancé chez les artistes la mode des coiffures d’allure bohème : A. SCHERER, Die Kopfbedeckung des Künstlers. Kleidungutensil und topos, dans Anzeiger des Germanischen Nationalmuseum, 2004, p. 17-36.
10P. POST, Wen stellen die vier ersten Reiter auf dem Flügel der Gerechten Richter am Genter Altar ?, dans Jahrbuch der preussischen Kunstsammlungen, t. 42, 1921, p. 67-81. – L. DEQUEKER, Het mysterie van het Lam Gods. Filips de Goede en de Rechtvaardige Rechters van Van Eyck, Louvain, 2011, p. 152.
11E. DHANENS, Iconografie der van Eyck’s, Bruges, 1982, p. 8-9. – A. CHATELET, À propos des portraits des frères Van Eyck, dans Liber amicorum Herman Liebaers, Bruxelles, 1984, p. 411-417 et Hubert et Jan van Eyck, créateurs de l’Agneau mystique, Dijon, 2011, p. 100-101 et 221. Maints auteurs ont mis des noms sur les innombrables visages qui semblent des portraits. Le résultat est cocasse, comme le souligne Elisabeth Dhanens : Het retabel van het Lam Gods, Gand, 1965 (Inventaris…6), p. 54.
12J. LEJEUNE, Les van Eyck, peintres de Liège et de sa cathédrale, Liège, 1956, p. 200 ; l’auteur était bien en peine de fournir la moindre preuve. Sa conviction n’est pas restée sans écho : M. COMBLEN-SONKES et Ph. Lorentz, Le Musée du Louvre, Paris (Corpus… 17), t. 2, Bruxelles, 1995, p. 32
13J. Lejeune, Jean et Marguerite van Eyck et le roman des Arnolfini, Liège, 1972. sa conviction l’amène à des élucubrations qui font hausser les sourcils, tout comme le titre qu’il a choisi.
14L. Campbell, The fifteenth Century Netherlandish Schools, Londres, 1998 (National Gallery Catalogues), (cité ci-après Campbell 1998), p. 174-211.
15Gr. Wedekind, Jeux de vérité. Portrait et réalité dans Les Époux Arnolfini de Jan van Eyck, dans Le portrait individuel, éd. D. Olariu, Berne, 2009, p. 205-232. Au passage (p. 211-213), les commentaires sur L’Homme au turban sont recensés dans le même esprit.
16A. Châtelet, Hubert et Jan van Eyck, créateurs de l’Agneau mystique, Dijon, 2011 (cité ci-après Châtelet), p. 298, P/9.
17D. Jansen, Jan van Eycks Selbstbildnis, dans Pantheon (München), t. 47, 1989, p. 36-48.
18Not Timotheos again !, dans ‘Als ich can’. Liber amicorum Maurits Smeyers, éd. B. Cardon et al., Louvain, 2002, t. 2, p. 1037-1057.
19T. Ionesco, Le portrait de Jan van Eyck ( ?) à Bucarest, dans Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. 69, 1990, p. 12. Autour de cette aventureuse conjecture un silence charitable se perpétue à bon droit : Châtelet, p. 281, IX/4. on n’est pas davantage enclin à reconnaître « Jean IV de Brabant proposant des fiançailles » : Bruegel Memling Van Eyck. La collection Brukenthal, cat. exp., Paris, 2009, p. 63.
20E. Panofsky, Early netherlandish painting, Cambridge, 1953 (cité ci-après Panofsky), p. 198.
21E. Dhanens, Hubert et Jan van Eyck, Anvers, 1980, p. 188-192. Sa conviction est de toute évidence inébranlable.
22The fifteenth Century Netherlandish Schools, Londres, 1998 (National Gallery Catalogues), (cité ci-après Campbell 1998), p. 212-217. Voir aussi L. Campbell, Renaissance Faces. Van Eyck to Titian, Londres, 2008 (cité ci-après Campbell 2008), p. 178-179. Après avoir pesé le pour et le contre avec une pénétration sans précédent, Lorne maintient un prudent point d’interrogation.
23H. Belting, Le portrait médiéval et le portrait autonome. Une question, dans Le portrait individuel, éd. D. Olariu, Berne, 2009. p. 132-135. Plus aucune trace de doute, d’argumentation point.
24Châtelet, p. 176 et 281-282, IX/6.
25The National Gallery London (Corpus…), t. 2, Anvers, p. 131.
26Saur Allgemeines Künstlerlexikon, t. 35, p. 513.
27S. Duban, Authorizing Identity in Fifteenth-Century Bruges: The Case of Jan van Eyck’s Man in a Red Turban, dans Chicago Art Journal, 1994, p. 28-29. Ce pénétrant essai d’une doctorante de l’Université de Chicago, élève de Linda Seidel, sera cité ci-après Duban tout court.
28Les autoportraits d’Albrecht Dürer (CALABRESE, p. 72, 92 et 94 ; fig. 84 et 259), absolument indiscutables, eux, sont postérieurs de plus d’un demi-siècle à la mort de Jan. Dans le domaine de l’enluminure, un fort beau cas précoce : CALABRESE, p. 45 et fig. 36 ; l’auteur se contredit étrangement à son sujet.
29Châtelet, p. 281-283, IX/5 et 7 ; p. 291-292, L/8.
30 Campbell 1990, p. 72 et fig. 75 et 80. – D. De Vos, Rogier van der Weyden, Anvers, 1999, p. 192-193. – Cat. exp. Der Meister von Flémalle und Rogier van der Weyden, éd. St. Kemperdick et J. Sander, Berlin et Francfort, 2008 (cité ci-après Flémalle und Rogier), p. 277-280, n° 20.
31A. Neumeyer, Das Blick aus dem Bilde, Berlin, 1964. Voir M. P. J. Martens, The Position of the Artist in the Fifteenth Century : Salaries and Social Mobility, dans Sharing Status, éd. W. Blockmans et A. Janse, Turnhout, 1999, p. 387-414 ; un commentaire lucide (p. 388) et une hypothèse aventureuse au sujet du « fashionable capuchon » qui aurait un « timeless character » (p. 390-391).
32Duban, p. 30. Voir aussi Châtelet, p. 155-157 et 275-276, VIII/4.
33Duban, p. 25.
34Campbell 1990, fig. 185 et surtout 186. Voir aussi fig. 4, 23, 39-42, 133, 134, 142, 172, 184, 233 etc. Lorne disserte de l’asymétrie des visages dans les portraits anciens comme s’il était en mesure de les confronter aux modèles en chair et en os.
35Panofsky, p. 198 : « Above all, the very character of the Man in a Red Turban, impressionable yet imperturbable, disillusioned yet insatiably curious, agrees with the idea which Jan van Eyck’s pictures convey of their maker ».
36Altniederländische malerei, t. I, Berlin, 1924, p. 53 : « Vielleicht stand der Maler und der Auftraggeber vergleichsweise fremd gegenüber ».
37Elisabeth Dhanens se résigne à l’admettre. Pour comparaison, Campbell 1990, fig. 231 et 232.
38J. Weale, The Van Eycks and their Art, Londres, 1912, p. 113. – Chr. Aulanier, Marguerite van Eyck et l’Homme au turban rouge, dans Gazette des Beaux-Arts 6/16, 1936, p. 57-58.
39Campbell 1998, p. 174-211. – Châtelet, p. 283-284, X/1 et p. 290-291, L/7.
40M. Scott, Dress in van Eyck’s Paintings, dans Investigating Jan van Eyck, éd. S. Foister, S. Jones et D. Cool, Turnhout, 2000 (cité ci-après Investigating), p. 131-145.
41C. Reynolds,  « The King of Painters », dans Investigating, p. 3.
42Comblen-Sonkes et Lorentz, o. c., p. 21-26 et 58.
43E. Dhanens, De kwartierstaat en het graf van Jan van Eyck, dans Medelingen van de Koninklijke Academie voor Wetenschappen, Letteren en Schone Kunsten van Belgïe. Klasse der Schone Kunsten, t. 39, 1977, p. 7-50. – E. Dhanens, Hubert et Jan van Eyck, Anvers, 1980, p. 13, 30-31 et 37. Anne Hagopian Van Buren (Dictionary of Art, t. 10, p. 703), Lorne Campbell (Campbell 1998, p. 174) et Catherine Reynolds (o. c., p. 4) ont adopté l’idée.
44Merci à mon excellent ami Jean-Jacques van Ormelingen, président de l’office généalogique et héraldique de Belgique, qui m’a fait bénéficier de son savoir.
45C. Bozzolo et H. Loyau, Une tranche de la société tournaisienne à la cour amoureuse dite de Charles VI, dans Campin in Context, Valenciennes, Bruxelles et Tournai, 2007, p. 70.
46Panofsky, p. 179. – Duban, p. 29.
47L’homme ne saurait donc avoir pour saint patron l’apôtre Mathieu, qui en est souvent affublé : Gr. A. H. Vlam, The Calling of Matthew in Sixteenth Century Flemish Painting, dans Art Bulletin, t. 59, 1977, p. 563 et 566, n. 32.
48C. Périer-D’Ieteren, Thierry Bouts. L’œuvre complet, Bruxelles, 2005, fig. 9.
49A. Scherer, Die Kopfbedeckung…, dans Anzeiger des Germanischen Nationalmuseum, 2004, p. 17-36. L’enquête, de belle étendue, est fondée pour l’essentiel sur les publications en langue allemande (p. 33, n. 9). « schriftliche Aüsserungen fehlen » (p. 17). Michaël Wolgemut, qui suit l’homme au turban dans le répertoire, porte un bonnet discret de couleur sombre (fig. 3). Winckelmann (fig. 12) était proche des artistes, mais sans être l’un des leurs. Dans le cas du tableau de van Eyck, l’auteur fait sagement son deuil de ses convictions (p. 20).
50Témoin éloquent, à dater si j’ai vu clair d’avril-mai 1417 : P. Colman, Jan van Eyck et Jean sans Pitié, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 2009 (Mémoire de la Classe des Arts. Collection in-8°, 3e série, t. xxVII), p. 96. Plusieurs dans le calendrier des Très Riches Heures du duc de Berry (f° 1 v°, f° 4 v° et f° 5 v°). Aucun n’est exactement pareil à celui de NG 222 ; aucun n’est exactement pareil aux autres. Voir M. Madou, Le costume civil, Turnhout, 1986 (Typologie des sources du Moyen Âge occidental), p. 26-27. – Fr. Boucher, Histoire du costume, 2e éd., Paris, 2008, p. 156-160.
51H. Belting et Chr. Kruse, Die Erfindung der Gemälde, Munich, 1994, p. 39-45 (Das «moderne » Porträt im Konflikt zwischen Hof und Bürgertum).
52Châtelet, p. 281, IX/4.
53L. Campbell, The Early Flemish Pictures in the Collection of Her Majesty the Queen, Cambridge, 1985, n° 72, p. 114-118.
54De Vos, o. c., p. 249.
55M. Comblen-Sonkes, Le Musée des Beaux-Arts de Dijon, Bruxelles, 1986 (Corpus…, 14), n° 147, p. 220-232. – Fr. PIponnier et P. Mame, Se vêtir au Moyen Age, Paris, 1995, p. 89.
56M. Madou, Le costume civil, Turnhout, 1986 (Typologie des sources du Moyen Âge occidental), p. 59.- Piponnier et Mame, o. c., p. 89 et 202. – L. Monnas, Silk Textiles in the Paintings of Jan van Eyck, dans Investigating, p. 147.
57Châtelet, p. 142-148, et p. 270-271, VII/4.
58Châtelet, p. 298, P/9.
59Campbell 1990, fig. 104. – Flémalle und Rogier, p. 16-17. L’unanimité est fort loin d’être faite : C. Périer-D’Ieteren, Les expositions van der Weyden – Flémalle : avancées, reculs, tergiversations, dans Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art, t. 79, 2010, p. 24-25. serait-ce un autoportrait de Rogier ? Il faut en douter. La démonstration de l’auteur qui le veut tient du château de cartes : P. Van Calster, Of Beardless Painters and Red Chaperons. A Fifteenth-Century Whodunit, dans Zeitschrift für Kunstgeschichte, t. 66, 2003, p. 465-492. Les spécialistes ne sont pas moins divisés au sujet des autoportraits de Rogier. Voir A. Châtelet, Note sur un autoportrait de Roger van der Weyden, dans Bulletin de l’Institut royal du patrimoine artistique, t. 15, 1975, p. 70-77 et D. De Vos, Rogier van der Weyden, Anvers, 1999, p. 204. Rogier a-t-il pu se représenter lui-même, sans craindre d’être accusé de sacrilège, en saint Luc dessinant la Vierge ?
60De Vos, o. c., p. 413, C 12.
61Flémalle und Rogier, cat. n° 15, p. 262-264.
62Châtelet, p. 172 et 298, P/9.
63Duban, p. 27.
64Duban, p. 25.
65Campbell 1998, p. 212 (« apparently »).
66P. Colman, Les autoportraits présumés de Jan Van Eyck et la date approximative de sa naissance, exposé présenté lors du colloque Van Eyck Studies, à l’Institut royal du patrimoine artistique, Bruxelles, du 19 au 21 septembre 2012, à paraître.